En Amazonie brésilienne, les communautés extractivistes de la RDS Rio Iratapuru et de la RESEX Rio Cajari, fortement dépendantes de la castanha (noix du Brésil) pour leurs revenus (52–60 % du total) respectivement, font face à une vulnérabilité croissante sous l’effet conjugué du changement climatique et de pressions socioéconomiques. Cette thèse compare leur vulnérabilité et leurs stratégies d’adaptation de 1990 à 2023, en mobilisant un cadre conceptuel interdisciplinaire (vulnérabilité territoriale, adaptation, résilience socioécologique, écologie politique). Malgré une remarquable conservation du couvert forestier dans les deux réserves (déforestation très faible : 1 % en RESEX, 0,14 % en RDS), le climat s’est nettement réchauffé et asséché (–10 % de précipitations annuelles), réduisant la productivité des ressources forestières et accentuant la précarité économique liée à la castanha. Au niveau institutionnel, la RDS Iratapuru bénéficie d’une coopérative locale dynamique (COMARU) appuyée par des partenariats solides, tandis que la RESEX Cajari pâtit d’une association communautaire fragilisée (ASTEX-CA) et d’un soutien institutionnel limité. Aucune de ces aires protégées n’est un modèle parfait : la RDS illustre les gains d’une gouvernance proactive mais reste tributaire d’appuis externes, alors que la RESEX témoigne d’une robustesse sociale à long terme mais souffre d’une diversification économique restreinte. Les communautés enquêtées expriment une forte vulnérabilité perçue face à ces aléas, ce qui souligne l’urgence de renforcer leur résilience socio-écologique via une gouvernance adaptative, la diversification des moyens de subsistance et des politiques publiques ciblées (amélioration des infrastructures, accès au microcrédit, appui technique) mieux adaptées aux réalités locales.