Cette recherche analyse la gouvernance et les stratégies de gestion de l’aide axées sur la résilience systémique dans une perspective de justice climatique. Elle examine l’impact des conditions de financement et des critères d’éligibilité imposés par la coopération multilatérale sur l’appropriation des projets de résilience par les acteurs locaux. L’hypothèse principale soutient qu’une approche insuffisamment contextualisée limite l’efficacité des dispositifs de financement, créant un décalage entre les objectifs stratégiques et les besoins réels des communautés vulnérables. L’allocation des ressources climatiques est souvent influencée par des asymétries de pouvoir et des impératifs politiques qui favorisent les priorités des bailleurs de fonds au détriment des revendications locales. Les mécanismes financiers privilégient des projets « habilitants », intégrant les normes climatiques dans les politiques publiques, sans nécessairement répondre aux besoins spécifiques des PEID. Ainsi, les avancées en matière de résilience découlent davantage d’initiatives parallèles que des financements climatiques eux-mêmes. Une analyse critique de ces dynamiques est essentielle pour formuler des recommandations visant à améliorer ou réorienter les cadres institutionnels et financiers. La question centrale porte sur le renforcement des capacités des parties prenantes locales pour une meilleure appropriation des stratégies de résilience systémique. Cela implique d’adopter des modèles de coordination et des mécanismes de collaboration alignés sur une gestion de l’aide orientée vers la justice climatique, en tenant compte des réalités différenciées selon les échelles spatio-temporelles. L’étude s’appuie sur trois cadres théoriques : la résilience systémique, l’approche par les capabilités et la co-gestion des ressources environnementales. Méthodologiquement, une approche qualitative interdisciplinaire est adoptée. L’étude repose sur une analyse documentaire, une observation participante et des entretiens semi-directifs avec diverses parties prenantes. La triangulation des sources sur deux ans garantit des résultats robustes et des recommandations adaptées aux réalités locales et aux exigences éthiques