Cette recherche explore le phénomène d’adaptation urbaine d'une communauté lacustre en réponse à des stress combinés, notamment démographiques, climatiques et liés à l’accès et la disponibilité des ressources. À partir d’une approche relationnelle qui examine l'interaction entre les structures urbaines et les actions communautaires, cette étude se situe à l'intersection de la morphologie urbaine et de la résilience, en se concentrant sur l’expérience adaptative de la population. L’étude s’inscrit dans une démarche interprétative de l’histoire et de la mémoire urbaine d’une communauté ayant développé un milieu socio-construit vernaculaire lacustre sur une longue période. Le cas de Ganvié, situé sur le lac Nokoué au Bénin, sert de terrain d’étude pour cette recherche. L’analyse approfondie de ce milieu permet de comprendre comment la communauté a fait face aux divers stress combinés et comment ces défis ont contribué à la transformation de son système socio-écologique. Ce processus d’adaptation se caractérise par une confluence entre les facteurs environnementaux, sociaux et économiques, où l’interdépendance des espaces urbains et des actions humaines devient essentielle pour garantir la résilience de la communauté. Les principales contributions de cette recherche sont : (1) assurer une compréhension approfondie du processus d’adaptation de Ganvié, un système socio-écologique en pleine transformation sous l’effet de divers stress et (2) proposer un cadre heuristique permettant d’expliquer la relation entre les formes urbaines concrètes et les actions abstraites entreprises par la population dans un contexte de stress, facilitant ainsi la compréhension de l’adaptation en milieu lacustre.